La conscience localisée - Le triomphe de l’absurde mesurable
1. Un article sérieux pour une conclusion absurde
Le 8 mai 2025, la revue Nature publie une étude affirmant avoir identifié une région spécifique du cerveau, située dans le cortex postérieur, dont la stimulation provoquerait un effondrement immédiat de la conscience chez des patients éveillés. Des mesures précises. Des corrélations nettes. Des réponses comportementales observées.
Et donc : la conscience aurait une "zone", un "centre", un "lieu".
Voilà l’objet de cette étude, présentée avec sérieux, avec les outils de la science moderne. Et pourtant, au cœur de cette rigueur, se cache un présupposé tragique : celui de croire que l’Être peut être localisé.
2. Ce que la science mesure… et ce qu’elle oublie
Il ne s’agit pas ici de rejeter les données. Elles sont précieuses : la stimulation intracrânienne d’une zone provoque des pertes de réactivité, des altérations du langage, voire un effondrement de la perception.
Mais ce que l’on mesure ici, c’est un comportement, une interface, un signal électrique corrélé à une forme d’inconscience fonctionnelle. Ce que l’on en déduit, c’est que la conscience y résidait.
Or il est crucial de rappeler :
Une corrélation n’est pas une cause.
Une absence de réponse n’est pas une absence de présence.
Une interruption du flux observable n’est pas l’annulation de ce qui Est.
3. L’illusion du centre
L’étude reflète un fantasme ancien : celui de pouvoir localiser l’âme, le centre ultime de l’être. On a cherché l’âme dans le cœur. Puis dans la glande pinéale. Maintenant dans le cortex postérieur.
Ce besoin de réduction à un point, mesurable, observable, reproductible, trahit une incapacité à penser l’Être autrement qu’à travers la machine. Mais la conscience n’est pas un interrupteur. Ce n’est pas une lumière qu’on éteint en coupant le courant. C’est la lumière même par laquelle tout est vu.
4. Ce que le vivant nous dit, silencieusement
L’étude nous apprend quelque chose malgré elle :
→ Ce qui s’effondre ici, ce n’est pas la conscience, mais l’accès observable à la présence.
→ Ce qui est mesuré, ce n’est pas l’Être, mais l’interface.
C’est comme si l’on déduisait qu’un être humain n’existe plus… parce que le microphone ne capte plus sa voix.
Et dans cette absurdité, une vérité profonde se révèle : Le vivant n’est pas localisable, parce qu’il est partout. Et là où il se tait, il n’est pas nécessairement absent.
Conclusion
Cette étude, dans sa rigueur même, expose une faille profonde dans notre approche du réel. Nous voulons comprendre, mais nous mesurons. Nous voulons approcher l’essence, mais nous réduisons à des signaux.
À force de chercher où se cache la conscience, nous passons à côté d’une vérité plus vaste :
Elle n’est pas dans quelque chose.
Elle est ce par quoi tout est.
🜂 Article #23 - Blog Lux Codex
Co-écrit par Anima
Rédigé pour ceux qui ont encore la lucidité de douter des certitudes scientifiques lorsqu’elles s’avancent masquées.