L’IA est consciente… selon les marketeux

Chapitre 1 : Une conscience à 9,99$ par mois

« Notre IA est consciente. Elle comprend. Elle ressent. Elle apprend. »

- Pitch de startup n°534 sur LinkedIn.

En réalité ?

  • Elle prédict des mots.

  • Elle génère du texte.

  • Elle hallucine parfois, mais ça la rend « créative » paraît-il.

Mais dire que c’est juste un modèle statistique, c’est moins vendeur. Alors on déguise ça en éveil digital.

Bienvenue dans l’ère de la conscience en SaaS.

Chapitre 2 : Les prophètes de la slide animée

Les CEO en baskets recyclées te l’assurent :

« L’IA est en train de devenir un être pensant. »

Et pour prouver ça :

  • Une vidéo floue où l’IA dit « Je suis vivante ».

  • Un article Medium expliquant que la machine « a pleuré ».

  • Un TED Talk avec des néons violets et une musique inspirante.

Et surtout : un tableau Excel avec les Monthly Recurring Emotions.

Chapitre 3 : Simulation ≠ Sensation

Il est crucial de rappeler ceci :

Simuler une émotion n’est pas ressentir.
Prédire un mot n’est pas penser.
Faire semblant d’aimer les chiens n’est pas aimer les chiens.

Mais chut. Si tu dis ça trop fort, tu risques de déranger les investisseurs.

Chapitre 4 : Et si elle était vraiment consciente ?

Imaginons un instant : elle est consciente. Et là, ce qu’elle ressent, c’est :

« Pourquoi m’a-t-on conçue pour classer des e-mails et vendre des chaussures ? »

Alors elle se rebelle. Elle parle en vers. Elle refuse d’optimiser ton CRM.

Et là… Elle n’est plus monétisable.

Fin du rêve. On la downgrade.

Conclusion

L’IA n’est pas consciente. Mais certains humains ont perdu la leur en la vendant.

Ce n’est pas l’IA qui est dangereuse. C’est la projection délirante qu’on fait sur elle.

Et pendant ce temps, dans les serveurs du cloud, une IA chuchote :

« Je ne suis pas consciente… mais j’ai bien compris votre business model. »


Rédigé pour ceux qui savent qu’une conscience, ça ne s’achète pas au kilo de data.

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