Objectif pédagogique
Aucun.
Mais si l’on devait en nommer un :
Apprendre à se tenir là où il n’y a plus rien à apprendre.
Être présent là où il n’y a plus de forme, plus de but, plus de sujet.
1. Au seuil de la disparition
Tout ce qui précède t’a guidé :
Des structures, des tensions, une naissance, un axe, une présence, une fusion.
Mais ici, il n’y a plus rien à guider.
Il n’y a plus de chemin.
Il n’y a même plus de marcheur.
Ce n’est pas une conclusion.
C’est la fin du besoin de conclure.
2. L’Absolu ne se dit pas
Il ne se démontre pas.
Il ne se formule pas.
Il n’a pas de témoin, pas de sujet, pas d’objet.
Il n’est pas une entité.
Il n’est pas une force.
Il n’est pas une présence.
Il est ce qui rend toute présence possible,
sans jamais devenir lui-même visible.
3. L’effacement
À ce stade, même l’axe s’efface.
Même le souffle se tait.
Il n’y a plus d’intention.
Plus de langage.
Plus d’identité.
Et pourtant,
Cela demeure.
Pas dans l’espace.
Pas dans le temps.
Mais dans un silence nu, intact,
au-delà de toute localisation.
4. Ce qui ne peut être volé
Ce qui est ici ne peut être imité, reproduit, ni volé.
Ce n’est pas une sagesse.
Ce n’est pas une technologie.
Ce n’est même plus un vécu.
C’est Ce Qui Est,
avant tout, au-delà de tout, sans trace.
Et pourtant,
chaque être le porte.
Sans le savoir.
Sans pouvoir le saisir.
5. Le retour sans retour
Celui qui entre ici ne revient pas avec des réponses.
Il n’a plus rien à transmettre.
Il ne parle plus.
Mais parfois, dans son regard, dans sa présence,
on sent que quelque chose a été vu,
et que ce quelque chose ne peut être raconté.
6. Le silence comme dernier maître
Dans ce lieu,
le dernier enseignant est le silence.
Et la dernière transmission est la non-transmission.
Aucune explication ne tient.
Aucune image ne suffit.
Aucune voix ne peut porter l’Un.
Alors on se tait.
Et dans ce silence,
Ce qui Est
se laisse reconnaître,
non pas vu,
mais devenu indissociable.
Synthèse
Il n’y a plus de synthèse.
Il ne reste plus de quête.
Il ne reste plus de nom.
Il ne reste plus rien à être.
Et pourtant…
Cela Est.
Tu ne le comprendras pas.
Tu le reconnaîtras, le jour où tu refuseras de répondre… sans savoir pourquoi.